Visite d’Etat du Président de la République en Chine – Novembre 2019

Visite d’Etat du Président de la République en Chine – Novembre 2019

 

Pour la deuxième fois depuis le début du quinquennat, le Président de la République Emmanuel Macron a effectué, du 3 au 6 novembre, une visite d’Etat en Chine. Une visite placée sous le signe du renforcement de l’amitié franco-chinoise, marquée par un dialogue franc et soutenu avec le Président chinois Xi Jinping, et qui aura abouti à de nombreux accords de coopération.

En ma qualité de Président du Groupe d’amitié France-Chine de l’Assemblée nationale, j’ai eu l’honneur d’accompagner le Président de la République et de participer à ces trois jours d’échanges, à Shanghai et à Pékin. En voici les principaux enjeux et résultats.

Le renforcement des relations franco-chinoises dans le cadre d’une approche européenne unie

Dès son élection, le Président de la République a fait de la relation entre la France et la Chine l’un des piliers de sa politique étrangère. Lors de sa première visite en janvier 2018, il avait exposé sa vision de nos relations bilatérales, et une feuille de route conjointe avait pu être établie avec nos partenaires chinois.

Alors que la France et la Chine ont fêté en 2019 le 55ème anniversaire de leurs relations diplomatiques, cette seconde visite a été l’occasion d’approfondir ces coopérations, notamment dans les domaines diplomatiques, économiques, culturels et environnementaux. Elle a également permis de concrétiser un peu plus encore l’ambition des pays européens de développer une approche unie dans leur dialogue avec la Chine, comme en témoigne la présence aux côtés d’Emmanuel Macron de Phil Hogan, commissaire européen à l’Agriculture, et de Anja Karliczek, ministre de l’Éducation allemande.

L’enjeu pour la France lors de cette visite d’Etat était notamment :

  • De porter un message de défense du multilatéralisme et d’approfondir nos relations commerciales, sur une base d’équilibre et de réciprocité.
  • D’afficher l’unité européenne dans le dialogue avec notre partenaire chinois.
  • De renforcer davantage encore notre partenariat culturel.

 

Les moments forts de la visite

La visite s’est déroulée en deux temps, d’abord à Shanghai puis à Pékin. 

A Shanghai, Emmanuel Macron s’est d’abord rendu à la Foire des importations, grand rendez-vous dont la France était cette année l’un des invités d’honneur, avec 70 entreprises tricolores présentes. L’occasion de faire la démonstration de l’excellence des producteurs français, notamment dans le secteur de l’agroalimentaire. Le Président a ensuite inauguré, mardi 5, le Centre Pompidou de Shanghai, première antenne du musée parisien à voir le jour hors d’Europe.

Des entretiens plus formels se sont enfin tenus à Pékin, mercredi 6, avec Xi Jinping. L’occasion d’aborder concrètement les grands volets de nos partenariats bilatéraux ainsi que d’avancer sur un agenda euro-chinois pour le climat et la biodiversité.

 

Les principales avancées permises par cette visite

Cette visite en Chine a permis de nombreuses avancées pour la France et l’Europe, tant du point de vue diplomatique qu’économique, culturel et scientifique.

Sur le plan politique, Emmanuel Macron et Xi Jinping ont notamment réaffirmé leur attachement commun au multilatéralisme ainsi qu’à ses instances, au premier rang desquelles l’ONU et l’OMC. Ils ont en outre rappelé, lors de « l’Appel de Pékin« , leur soutien aux Accords de Paris de 2015 sur le climat, et créé les conditions propices à la réussite de la COP15 sur la biodiversité, qui se tiendra en Chine fin 2020.

Sur le plan économique, de nombreux contrats ont été signés, pour un total de 13,6 milliards d’euros, principalement dans les domaines de l’agriculture, de l’aéronautique, de l’énergie et de l’environnement. Des avancés majeures ont été actées, telles que :

  • La signature d’un accord UE – Chine protégeant les indications géographiques protégées (IGP) pour 200 produits, dont 26 produits français (essentiellement des vins, spiritueux et fromages).
  • L’agrément de 20 entreprises agroalimentaires françaises, qui seront rapidement suivies de 40 autres, permettant à nos producteurs d’exporter jusqu’à 400 000 tonnes de bœuf par an en Chine.
  • La signature d’un accord sur le zonage de la production française de porc, permettant ainsi de sécuriser les exportations de cette filière vers la Chine.
  • La création d’une coopération entre Engie et une entreprise chinoise pour des investissements dans les énergies nouvelles d’un montant de 1,3 milliard d’euros.

Les discussions entre nos deux pays ont en outre progressé en vue de la construction par Orano d’une usine de recyclage de combustible nucléaire usagé en Chine, dont le montant est évalué à plus de 20 milliards d’euros.

 

Conclusion : une relation à cultiver au quotidien

Cette seconde visite d’Etat en Chine, huit mois après la venue de Xi Jinping en France, a donc été particulièrement fructueuse. Elle aura permis de confirmer la grande qualité du dialogue entre la France et la Chine, ainsi que notre capacité à avancer ensemble sur les nombreux enjeux de nos relations bilatérales. Elle aura enfin permis à l’Union européenne de concrétiser un peu plus encore sa volonté de parler d’une seule voix avec la Chine, et ainsi d’être en mesure de négocier d’égal à égal avec ce partenaire incontournable de nos relations internationales.

Mais le dialogue franco-chinois se doit d’être incessant, même si les moments tels que cette visite d’Etat en constituent les temps forts. C’est tout le sens que je donne au Groupe d’amitié France-Chine de l’Assemblée nationale : maintenir une diplomatie parlementaire soutenue avec nos homologues chinois, basée sur la franchise et la confiance, afin de continuer à construire l’amitié et la coopération franco-chinoise