La Covid-19 attise le «racisme anti-Chinois» mais le rend enfin visible

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    Mardi 17 novembre 2020

La Covid-19 est devenue, y compris dans la bouche de Donald Trump, « le virus chinois », contribuant à créer un climat hostile aux personnes d’origine asiatique – chinoises mais aussi vietnamiennes ou coréennes. En France, depuis le début de l’année, les responsables de ces différentes communautés alertent sur des agressions qu’ils jugent en hausse. Un cap a été franchi fin octobre. Sur les réseaux sociaux, des internautes ont appelé à agresser des « Chinois », jugés responsables de l’épidémie mondiale. Le parquet de Paris a ouvert une enquête.

« Ce problème n’est pas né il y a quinze jours, observe le député LREM Buon Tan. Il est plus profond. Depuis une vingtaine d’années, on observe des hauts et des bas. Aujourd’hui, nous sommes clairement dans un haut. » L’élu a prévenu Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de la Diversité, également alertée par l’Association des jeunes Chinois de France (AJCF).

Ces appels à la violence mettent en lumière un racisme longtemps ignoré. Le 12 novembre, Elisabeth Moreno a tenu une visioconférence avec les acteurs mobilisés dans la lutte contre le racisme. Aux côtés des associations historiques (Licra, SOS Racisme, Crif…), figurait l’AJCF. « Assez récemment, les pouvoirs publics ont pris conscience du phénomène », observe Lætitia Chhiv, sa présidente. La jeune femme  a pu établir un état des lieux à la ministre et au délégué interministériel, Frédéric Pottier. « On pensait ce racisme marginal, on constate qu’il a pris une acuité plus forte », commente le cabinet d’Elisabeth Moreno. L’AJCF a également été reçue par Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France.