Centenaire du Mouvement Travail-Etudes, Mai 2019



Le 4 mai 2019, le préfet de la région Centre-Val de Loire et du Loire, l’Ambassadeur de Chine en France, le maire de Montargis et moi-même inaugurions une statue célébrant l’amitié franco-chinoise. Un cadeau de Pékin à Montargis pour le 100e anniversaire du mouvement Travail-Etudes.
Il y a un siècle, le 17 mars 1919, 99 étudiants chinois quittèrent le port de Shanghai pour la France, marquant le début du Mouvement travail-études.
A cette date, le passage de la dernière dynastie mandchoue à une première expérience républicaine entraîne confusion et instabilité. Une situation économique désastreuse s’ajoute aux désordres et à l’incertitude, paralysant le pays et compliquant l’édification d’une société nouvelle. Le mouvement travail-études a été créé par Li Shizeng, philanthrope et admirateur de la culture française qui avait lui-même étudié à l’école agricole du Chesnoy, à Montargis. Avec l’appui du nouveau Ministre de l’Éducation, ce mouvement a permis à près de 2 000 étudiants-ouvriers de venir en France entre 1912 et 1927.
Ce mouvement a ouvert la porte à ces jeunes Chinois, notamment ceux qui étaient issus de familles défavorisées et a mené certains en France. Il leur a aussi ouvert les yeux et leur a permis de découvrir d’autres continents, d’adopter une vision croisée sino-occidentale.
Parmi ces jeunes figurent les futurs dirigeants de la Nouvelle Chine : Deng Xiaoping, Zhou Enlai, Chen Yi, Cai Hesen, Nie Rongzhen,…et j’en passe.
D’une certaine manière, c’est en France qu’ils ont découvert le sens que revêt, à vingt ans, le fait de s’engager politiquement.
Zhou Enlai avait 22 ans lorsqu’il s’installa à Paris en 1920 ; Deng Xiaoping en avait 16 lorsqu’il accosta à Marseille la même année. Tous deux partagèrent à l’époque une petite chambre dans le 13e arrondissement de Paris où se trouve ma circonscription.
Ce mouvement Travail-Etudes s’inscrit comme un chapitre incontournable dans l’amitié franco-chinoise. En 1964, la France a été le premier pays occidental à reconnaître la République populaire de Chine. Nous célébrons cette année le 55ème anniversaire de cette décision visionnaire du Général de Gaulle.
Depuis, les choses ont évolué. Le monde s’est internationalisé. La Chine a connu des dernières décennies un développement fulgurant l’admiration qu’elle avait, il y a un siècle, pour la France est devenue réciproque. Les échanges universitaires se sont intensifiés.
Preuve de ce dynamisme dans les partenariats entre nos meilleures universités, nous accueillons plus de 38 000 étudiants Chinois et plus de 11 000 jeunes français étudient chaque année en Chine, constituant le premier contingent d’étudiant étrangers en Chine.
C’est ce dynamisme que je m’efforce de soutenir au quotidien dans le cadre du groupe d’amitié France-Chine en facilitant ou en initiant des partenariats décentralisés dans des domaines aussi divers que l’enseignement, la culture, les technologies, l’économie et bien sûr la politique.