Le 30 juin 2021 était créée la mission d’information sur la Résilience nationale, et j’en étais désigné secrétaire. La création de cette mission s’est inscrite dans la lignée de la crise du Covid-19, qui a révélé un certain nombre de faiblesses françaises et européennes du point de vue de notre autonomie stratégique.
Une des hypothèses de notre travail a donc été de considérer la crise sanitaire comme une sorte d’avertissement, de prévisualisation de crises de bien plus grande ampleur, susceptibles d’ébranler plus fortement encore la nation, au risque de la plonger dans le chaos.
Une autre hypothèse de travail était de considérer que la résilience de notre pays a été fragilisée, en particulier depuis une trentaine d’années, comme en témoigne notre trop forte dépendance à des pays comme la Chine, l’Inde ou les États-Unis en ce qui concerne certains domaines fondamentaux tels que la santé, les nouvelles technologies, l’industrie, la sécurité.
Au cours des huit derniers mois, nous avons entendu plus de 120 personnes au cours des 63 auditions menées, à commencer par les représentants de tous les services, directions et opérateurs de l’État et des armées participant à la prévision, à la prévention et à la gestion des crises.

Le 23 février 2022, nous avons présenté notre rapport qui comporte 51 recommandations et que je vous invite à découvrir dans son intégralité ici.
Le rapport de la mission d’information sur la résilience nationale se compose de trois parties :
– Le I liste les risques de tous types auxquels la nation sera confrontée dans le futur et définit ce qui devra être la résilience nationale dans ce contexte ;
– Le II inventorie les atouts et vulnérabilités de la France au regard de cette exigence de résilience ;
– Le III propose différents axes pour construire une stratégie de résilience nationale appuyées sur les citoyens, et formule plusieurs recommandations.
Plusieurs de ces recommandations, de nature législative, pourraient faire l’objet, au début de la prochaine législature, d’un projet de loi Engagement et résilience de la nation.
Le rapport souligne aussi que la stratégie de résilience ainsi décrite pourrait être à l’origine de nombreuses externalités positives. Elle permet de renforcer la cohésion sociale, par le développement de la conscience commune des risques, par la valorisation de l’engagement citoyen et des solidarités collectives, par la redéfinition d’objectifs partagés. Elle joue également un rôle dissuasif à l’égard de compétiteurs stratégiques, qui seraient moins enclins à orienter contre nous leurs stratégies de déstabilisation, sachant la société préparée pour y faire face.
Le rapport propose donc des axes d’effort pour une France libre, unie et prospère dans un monde incertain.
Chaque Député était également libre de contribuer sous forme de témoignage personnel rédigé et intégré à la fin du rapport.
Vous trouverez ci-dessous ma contribution :
« Si la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a révélé l’impérieuse nécessité de renforcer nos capacités de résilience, elle a aussi apporté la preuve que l’union des pays européens et la mutualisation de leurs forces étaient une réponse pertinente et puissante aux problématiques ainsi soulevées. En choisissant de commander de façon groupée les vaccins puis de les répartir de manière équitable, l’Union européenne a en effet opéré un choix politique fort et inédit, conforme à ses valeurs, à même d’assurer un haut niveau de protection à la population européenne.
Deux ans après la début de cette crise sanitaire, le monde contemporain a rarement semblé aussi instable et imprévisible. Au moment de l’adoption de ce rapport et après plusieurs mois de montée des tensions, des troupes russes ont commencé à pénétrer sur le sol ukrainien, rappelant à l’Europe que le risque d’un conflit armé sur son territoire n’a pas disparu. Les tensions sino-américaines atteignent elles aussi un niveau inégalé qui font craindre pour la stabilité et la sécurité mondiales, en particulier dans certaines zones telles que l’indopacifique. Sur le terrain de l’économie et du commerce, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement font craindre des pénuries à moyen voire long termes dans certains secteurs stratégiques, tout en faisant ressurgir le spectre de l’inflation. Nos flux de marchandises ainsi que notre balance commerciale en subissent les conséquences depuis plusieurs mois déjà, les Douanes relevant par exemple que sur l’année 2021 nos importations, bien que n’ayant augmenté que de 2,6 % en volume, se sont accrues de 20,1 % en valeur. Le risque terroriste, enfin, persiste et devient une menace structurant notre vie sociale, nos choix politiques et nos comportements collectifs.
Face à une telle multiplication des risques et des menaces, face à leur diversité et leur gravité, l’approfondissement de l’unité européenne apparaît plus que jamais comme une nécessité pour renforcer notre résilience. Le présent rapport, axé sur la notion de résilience nationale, n’en fait logiquement pas le centre de son développement, mais l’aborde tout de même à plusieurs reprises. Il insiste notamment sur la pertinence de l’échelon européen pour traiter certaines problématiques telles que la répartition des stocks stratégiques, la création d’un cloud souverain ou encore la sécurisation des approvisionnements en terres rares.
D’autres recommandations mériteraient d’être extrapolées à l’échelle européenne. La réalisation d’une revue stratégique de nos vulnérabilités et de nos dépendances actuelles et futures n’aura ainsi que plus de pertinence si elle s’inscrit dans une démarche européenne coordonnée, préalable à un plan d’action commun pour y remédier. Il en va de même à propos de l’évaluation des capacités de résistance de nos forces armées à un engagement majeur, ou de l’élaboration d’un plan de défense totale envisageant la survenance d’une crise sécuritaire d’importance. La réponse européenne sera d’autant plus pertinente que comme le développe le rapporteur Thomas Gassilloud, les menaces contemporaines s’affranchissent de plus en plus des frontières et ne se limitent pas aux acteurs traditionnels des relations internationales.
Au-delà de ces quelques exemples, il importe que ce « réflexe européen » se généralise autant que possible, bien qu’il doive également s’accorder avec le non moins essentiel principe de subsidiarité. Dans un grand nombre de domaines, en politique intérieur comme dans nos relations internationales, les européens gagneront à s’entendre et à agir ensemble. Résilience nationale et résilience européenne ne peuvent être dissociées.
Cela est d’abord vrai dans le domaine économique et commercial. Comme évoqué précédemment, les événements des dernières années ont révélé notre extrême dépendance pour notre approvisionnement en certains bien et services, y compris stratégiques : terres rares, semi-conducteurs, principes pharmaceutiques actifs, matériaux de construction ou encore batteries. Le marché unique constitue pourtant un instrument puissant à disposition des pays européens, qui doit être mis au service de nos ambitions stratégiques et de notre résilience. La réciprocité dans l’accès aux différents marchés, la prise en compte des externalités environnementales, la protection des secteurs stratégiques ou encore la lutte contre les subventions déloyales sont autant de mesures qui doivent être mobilisées en ce sens. Si une stratégie industrielle pour l’Europe, notamment basée sur la diversification de nos partenariats internationaux, la mutualisation des investissements et la multiplication des projets importants d’intérêt européen commun (PIEEC), a d’ores est déjà vu le jour, cette logique doit être systématisée dès lors que l’échelle européenne apparaît la plus à même de renforcer notre résilience économique.
Ce constat vaut également pour notre monnaie commune, l’euro. Alors que la capacité du multilatéralisme à résoudre les différends internationaux s’amenuise, que l’organe d’appel de l’organe de règlement des différends de l’OMC est paralysé depuis deux ans et que les mesures de rétorsion commerciale se développent sans cadre commun, l’euro ne peut se contenter de jouer le rôle passif de simple monnaie. Il doit au contraire devenir un instrument au service de notre résilience, garant de notre souveraineté monétaire comme de notre capacité de projection à l’international. Il est notamment primordial d’accroître le recours à l’euro dans les transactions internationales, afin de contrebalancer l’hégémonie du dollar et de contrer la menace que représente l’extraterritorialité de certaines législations étrangères. Notons à ce titre la capacité des autorités américaines à imposer des sanctions économiques à tout acteur, américain ou étranger, du moment qu’il recourt au dollar dans une transaction. Si ces sanctions prennent le plus souvent la forme d’amendes, leur montant ainsi que leur caractère systématique peuvent in fine conduire à restreindre drastiquement à nos entreprises l’accès à certains marchés et à fausser la concurrence mondiale, à notre désavantage. Il est donc indispensable de renforcer la place de l’euro dans le système économique international, afin de préserver tant l’autonomie dont nous disposons sur notre territoire que notre liberté d’action au sein du commerce international.
Sujet particulièrement sensible au sein de l’Union européenne, tant au regard de l’histoire récente de notre continent que des alliances actuellement en vigueur, la construction d’une Europe de la Défense n’en demeure pas moins une composante clé de notre souveraineté et de notre résilience pour l’avenir. La crise des sous-marins liée au partenariat AUKUS, ou encore les tensions en cours en Ukraine et l’incapacité des pays européens à s’immiscer dans le dialogue russo-américain, l’illustrent cruellement. Des initiatives ont été prises en la matière, notamment en ce qui concerne nos industries de défense, mais l’horizon d’une véritable autonomie stratégique et militaire apparaît encore lointain. Principale puissance militaire européenne et moteur de cette démarche, la France doit poursuivre ce travail de conviction de ses partenaires, en mettant notamment à profit la Présidence Française de l’Union européenne pour y parvenir. Long et semé d’embuches, ce travail apparaît pourtant crucial à l’heure où des nombreux États accroissent leurs capacités militaires et que le multilatéralisme n’a jamais semblé aussi affaibli depuis l’après-guerre.
Ce dernier constat implique enfin un nécessaire renforcement des capacités diplomatiques de l’Union européenne. Pour les mêmes raisons qu’évoquées précédemment, il apparaît de plus en plus évident que des pays de taille moyenne comme le sont les États européens voient leur poids diplomatique s’amenuiser à mesure que les pays émergents poursuivent leur développement économique et réclament sur la scène internationale une voix à la mesure de leur nouvelle puissance. La nouveauté, cependant, réside dans le fait que ces pays ne souhaitent pas uniquement s’insérer dans ce système multilatéral, mais également le remodeler afin de le rendre plus en phase avec leurs intérêts, leurs modes de pensée et leurs valeurs. Ainsi la Commission européenne a-t-elle défini la Chine, dans son désormais célèbre triptyque gouvernant nos relations avec ce pays, non seulement comme un partenaire et un concurrent économique, mais également comme un rival systémique. Dès lors, la résilience des sociétés européennes, de notre mode de gouvernance ainsi que de nos intérêts et valeurs, passera par cette capacité à peser dans les instances diplomatiques internationales et à influencer l’architecture du multilatéralisme de demain comme les normes qui en résulteront.
Ce n’est qu’au prix de cette unité de vue, ardue mais indispensable, que la France et l’Europe parviendront à assurer de manière durable la résilience et la vitalité de leurs structures politiques, économiques et sociales. Au moment où l’actualité nous fait prendre conscience, parfois cruellement, de la pertinence du concept de résilience nationale, il nous faut également avoir à l’esprit que celle-ci ne se réalisera pleinement que dans le cadre d’une ambition européenne partagée. »
Publication du rapport sur la résilience nationale
/dans A l'Assemblée, Contributions /par BuonLe 30 juin 2021 était créée la mission d’information sur la Résilience nationale, et j’en étais désigné secrétaire. La création de cette mission s’est inscrite dans la lignée de la crise du Covid-19, qui a révélé un certain nombre de faiblesses françaises et européennes du point de vue de notre autonomie stratégique.
Une des hypothèses de notre travail a donc été de considérer la crise sanitaire comme une sorte d’avertissement, de prévisualisation de crises de bien plus grande ampleur, susceptibles d’ébranler plus fortement encore la nation, au risque de la plonger dans le chaos.
Une autre hypothèse de travail était de considérer que la résilience de notre pays a été fragilisée, en particulier depuis une trentaine d’années, comme en témoigne notre trop forte dépendance à des pays comme la Chine, l’Inde ou les États-Unis en ce qui concerne certains domaines fondamentaux tels que la santé, les nouvelles technologies, l’industrie, la sécurité.
Au cours des huit derniers mois, nous avons entendu plus de 120 personnes au cours des 63 auditions menées, à commencer par les représentants de tous les services, directions et opérateurs de l’État et des armées participant à la prévision, à la prévention et à la gestion des crises.
Le 23 février 2022, nous avons présenté notre rapport qui comporte 51 recommandations et que je vous invite à découvrir dans son intégralité ici.
Le rapport de la mission d’information sur la résilience nationale se compose de trois parties :
– Le I liste les risques de tous types auxquels la nation sera confrontée dans le futur et définit ce qui devra être la résilience nationale dans ce contexte ;
– Le II inventorie les atouts et vulnérabilités de la France au regard de cette exigence de résilience ;
– Le III propose différents axes pour construire une stratégie de résilience nationale appuyées sur les citoyens, et formule plusieurs recommandations.
Plusieurs de ces recommandations, de nature législative, pourraient faire l’objet, au début de la prochaine législature, d’un projet de loi Engagement et résilience de la nation.
Le rapport souligne aussi que la stratégie de résilience ainsi décrite pourrait être à l’origine de nombreuses externalités positives. Elle permet de renforcer la cohésion sociale, par le développement de la conscience commune des risques, par la valorisation de l’engagement citoyen et des solidarités collectives, par la redéfinition d’objectifs partagés. Elle joue également un rôle dissuasif à l’égard de compétiteurs stratégiques, qui seraient moins enclins à orienter contre nous leurs stratégies de déstabilisation, sachant la société préparée pour y faire face.
Le rapport propose donc des axes d’effort pour une France libre, unie et prospère dans un monde incertain.
Chaque Député était également libre de contribuer sous forme de témoignage personnel rédigé et intégré à la fin du rapport.
Vous trouverez ci-dessous ma contribution :
« Si la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a révélé l’impérieuse nécessité de renforcer nos capacités de résilience, elle a aussi apporté la preuve que l’union des pays européens et la mutualisation de leurs forces étaient une réponse pertinente et puissante aux problématiques ainsi soulevées. En choisissant de commander de façon groupée les vaccins puis de les répartir de manière équitable, l’Union européenne a en effet opéré un choix politique fort et inédit, conforme à ses valeurs, à même d’assurer un haut niveau de protection à la population européenne.
Deux ans après la début de cette crise sanitaire, le monde contemporain a rarement semblé aussi instable et imprévisible. Au moment de l’adoption de ce rapport et après plusieurs mois de montée des tensions, des troupes russes ont commencé à pénétrer sur le sol ukrainien, rappelant à l’Europe que le risque d’un conflit armé sur son territoire n’a pas disparu. Les tensions sino-américaines atteignent elles aussi un niveau inégalé qui font craindre pour la stabilité et la sécurité mondiales, en particulier dans certaines zones telles que l’indopacifique. Sur le terrain de l’économie et du commerce, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement font craindre des pénuries à moyen voire long termes dans certains secteurs stratégiques, tout en faisant ressurgir le spectre de l’inflation. Nos flux de marchandises ainsi que notre balance commerciale en subissent les conséquences depuis plusieurs mois déjà, les Douanes relevant par exemple que sur l’année 2021 nos importations, bien que n’ayant augmenté que de 2,6 % en volume, se sont accrues de 20,1 % en valeur. Le risque terroriste, enfin, persiste et devient une menace structurant notre vie sociale, nos choix politiques et nos comportements collectifs.
Face à une telle multiplication des risques et des menaces, face à leur diversité et leur gravité, l’approfondissement de l’unité européenne apparaît plus que jamais comme une nécessité pour renforcer notre résilience. Le présent rapport, axé sur la notion de résilience nationale, n’en fait logiquement pas le centre de son développement, mais l’aborde tout de même à plusieurs reprises. Il insiste notamment sur la pertinence de l’échelon européen pour traiter certaines problématiques telles que la répartition des stocks stratégiques, la création d’un cloud souverain ou encore la sécurisation des approvisionnements en terres rares.
D’autres recommandations mériteraient d’être extrapolées à l’échelle européenne. La réalisation d’une revue stratégique de nos vulnérabilités et de nos dépendances actuelles et futures n’aura ainsi que plus de pertinence si elle s’inscrit dans une démarche européenne coordonnée, préalable à un plan d’action commun pour y remédier. Il en va de même à propos de l’évaluation des capacités de résistance de nos forces armées à un engagement majeur, ou de l’élaboration d’un plan de défense totale envisageant la survenance d’une crise sécuritaire d’importance. La réponse européenne sera d’autant plus pertinente que comme le développe le rapporteur Thomas Gassilloud, les menaces contemporaines s’affranchissent de plus en plus des frontières et ne se limitent pas aux acteurs traditionnels des relations internationales.
Au-delà de ces quelques exemples, il importe que ce « réflexe européen » se généralise autant que possible, bien qu’il doive également s’accorder avec le non moins essentiel principe de subsidiarité. Dans un grand nombre de domaines, en politique intérieur comme dans nos relations internationales, les européens gagneront à s’entendre et à agir ensemble. Résilience nationale et résilience européenne ne peuvent être dissociées.
Cela est d’abord vrai dans le domaine économique et commercial. Comme évoqué précédemment, les événements des dernières années ont révélé notre extrême dépendance pour notre approvisionnement en certains bien et services, y compris stratégiques : terres rares, semi-conducteurs, principes pharmaceutiques actifs, matériaux de construction ou encore batteries. Le marché unique constitue pourtant un instrument puissant à disposition des pays européens, qui doit être mis au service de nos ambitions stratégiques et de notre résilience. La réciprocité dans l’accès aux différents marchés, la prise en compte des externalités environnementales, la protection des secteurs stratégiques ou encore la lutte contre les subventions déloyales sont autant de mesures qui doivent être mobilisées en ce sens. Si une stratégie industrielle pour l’Europe, notamment basée sur la diversification de nos partenariats internationaux, la mutualisation des investissements et la multiplication des projets importants d’intérêt européen commun (PIEEC), a d’ores est déjà vu le jour, cette logique doit être systématisée dès lors que l’échelle européenne apparaît la plus à même de renforcer notre résilience économique.
Ce constat vaut également pour notre monnaie commune, l’euro. Alors que la capacité du multilatéralisme à résoudre les différends internationaux s’amenuise, que l’organe d’appel de l’organe de règlement des différends de l’OMC est paralysé depuis deux ans et que les mesures de rétorsion commerciale se développent sans cadre commun, l’euro ne peut se contenter de jouer le rôle passif de simple monnaie. Il doit au contraire devenir un instrument au service de notre résilience, garant de notre souveraineté monétaire comme de notre capacité de projection à l’international. Il est notamment primordial d’accroître le recours à l’euro dans les transactions internationales, afin de contrebalancer l’hégémonie du dollar et de contrer la menace que représente l’extraterritorialité de certaines législations étrangères. Notons à ce titre la capacité des autorités américaines à imposer des sanctions économiques à tout acteur, américain ou étranger, du moment qu’il recourt au dollar dans une transaction. Si ces sanctions prennent le plus souvent la forme d’amendes, leur montant ainsi que leur caractère systématique peuvent in fine conduire à restreindre drastiquement à nos entreprises l’accès à certains marchés et à fausser la concurrence mondiale, à notre désavantage. Il est donc indispensable de renforcer la place de l’euro dans le système économique international, afin de préserver tant l’autonomie dont nous disposons sur notre territoire que notre liberté d’action au sein du commerce international.
Sujet particulièrement sensible au sein de l’Union européenne, tant au regard de l’histoire récente de notre continent que des alliances actuellement en vigueur, la construction d’une Europe de la Défense n’en demeure pas moins une composante clé de notre souveraineté et de notre résilience pour l’avenir. La crise des sous-marins liée au partenariat AUKUS, ou encore les tensions en cours en Ukraine et l’incapacité des pays européens à s’immiscer dans le dialogue russo-américain, l’illustrent cruellement. Des initiatives ont été prises en la matière, notamment en ce qui concerne nos industries de défense, mais l’horizon d’une véritable autonomie stratégique et militaire apparaît encore lointain. Principale puissance militaire européenne et moteur de cette démarche, la France doit poursuivre ce travail de conviction de ses partenaires, en mettant notamment à profit la Présidence Française de l’Union européenne pour y parvenir. Long et semé d’embuches, ce travail apparaît pourtant crucial à l’heure où des nombreux États accroissent leurs capacités militaires et que le multilatéralisme n’a jamais semblé aussi affaibli depuis l’après-guerre.
Ce dernier constat implique enfin un nécessaire renforcement des capacités diplomatiques de l’Union européenne. Pour les mêmes raisons qu’évoquées précédemment, il apparaît de plus en plus évident que des pays de taille moyenne comme le sont les États européens voient leur poids diplomatique s’amenuiser à mesure que les pays émergents poursuivent leur développement économique et réclament sur la scène internationale une voix à la mesure de leur nouvelle puissance. La nouveauté, cependant, réside dans le fait que ces pays ne souhaitent pas uniquement s’insérer dans ce système multilatéral, mais également le remodeler afin de le rendre plus en phase avec leurs intérêts, leurs modes de pensée et leurs valeurs. Ainsi la Commission européenne a-t-elle défini la Chine, dans son désormais célèbre triptyque gouvernant nos relations avec ce pays, non seulement comme un partenaire et un concurrent économique, mais également comme un rival systémique. Dès lors, la résilience des sociétés européennes, de notre mode de gouvernance ainsi que de nos intérêts et valeurs, passera par cette capacité à peser dans les instances diplomatiques internationales et à influencer l’architecture du multilatéralisme de demain comme les normes qui en résulteront.
Ce n’est qu’au prix de cette unité de vue, ardue mais indispensable, que la France et l’Europe parviendront à assurer de manière durable la résilience et la vitalité de leurs structures politiques, économiques et sociales. Au moment où l’actualité nous fait prendre conscience, parfois cruellement, de la pertinence du concept de résilience nationale, il nous faut également avoir à l’esprit que celle-ci ne se réalisera pleinement que dans le cadre d’une ambition européenne partagée. »
Présentation de mon rapport sur la stratégie de la France et de l’Europe vis-à-vis de la Chine
/dans A l'Assemblée, Commission des affaires étrangères /par BuonCe mercredi 9 février 2022, j’étais très heureux de présenter devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale les conclusions de la mission d’information consacrée à la stratégie de la France et de l’Union européenne à l’égard de la Chine. Ce rapport est le fruit de près d’un an d’auditions conduites avec ma collègue Bérengère Poletti auprès d’acteurs publics et privés, français et étrangers, impliqués dans les relations avec la Chine.
Deuxième économie mondiale derrière les États-Unis, la Chine ambitionne de devenir la première puissance mondiale à l’horizon 2049. Sa montée en puissance dépasse désormais la sphère économique et se déplace sur les terrains politique, culturel, militaire ou encore normatif, la Chine promouvant un modèle foncièrement différent de celui des démocraties libérales occidentales. Cette montée en puissance représente un défi de taille pour la France et l’Europe, agissant comme un révélateur de leurs faiblesses autant qu’une incitation à un sursaut.
Le poids acquis par la Chine, associé à une projection croissante sur la scène internationale, la place « au carrefour de nombreux enjeux de notre politique étrangère et commerciale », et provoque « une prise de conscience des déséquilibres dans nos relations bilatérales ». Une tendance renforcée par l’exacerbation de la rivalité sino-américaine et le basculement du centre de gravité mondial vers l’Asie, alors même que la France, en tant que puissance indopacifique, dispose de nombreux intérêts dans la zone.
Outre l’important déficit commercial de la France et de l’Europe vis-à-vis de la Chine, ce déséquilibre se traduit également par « une dépendance problématique à certains approvisionnements stratégiques, un manque de réciprocité dans de nombreux secteurs et, de manière plus générale, une incapacité de l’Union européenne à défendre efficacement ses intérêts et ses valeurs ».
La Commission européenne a adopté dès mars 2019 une stratégie commune, décrivant la Chine à la fois comme un partenaire de négociation, un concurrent économique et un rival systémique.
Si l’exigence de rééquilibrage et de réciprocité passe aujourd’hui par l’adoption d’une série d’instruments de défense commerciale au niveau européen, elle doit couvrir tous les domaines de nos relations bilatérales, avec une intensification de notre diplomatie culturelle, mais aussi une meilleure compréhension mutuelle entre l’Europe et la Chine.
Elle suppose en outre de renforcer la cohésion et la cohérence européennes, érigées en objectifs prioritaires par les co-rapporteurs. « L’Europe doit assumer son rôle géopolitique et suivre sa propre voie, sous peine de subir les dommages collatéraux de la rivalité entre la Chine et les États-Unis ». Parmi les recommandations figurent ainsi la mise en place d’une Task Force européenne dédiée à la Chine, ainsi que l’accroissement et la mutualisation des capacités de recherche consacrées à l’analyse de la Chine contemporaine.
Avec Bérengère Poletti, nous avons présenté au total près de 50 recommandations déclinées en 5 thèmes (questions stratégiques, économiques et commerciales, coordination et solidarité européennes, diplomatie culturelle et d’influence, connaissance mutuelle, aide publique au développement et sujets multilatéraux), partageant l’objectif de mieux défendre nos intérêts et nos valeurs face à la Chine, tout en maintenant de nombreuses voies de dialogue ouvertes.
Je vous invite à découvrir ce rapport dans son intégralité sur la page de la mission de l’Assemblée nationale.
Et vous pouvez retrouver une synthèse du rapport en suivant ce lien.
Visite du laboratoire de stockage des déchets nucléaires de Bure
/dans A l'Assemblée /par BuonCommission des Affaires étrangères – Réunions du mois de novembre
/dans A l'Assemblée, Commission des affaires étrangères /par BuonComme chaque mois, retrouvez ci-dessous la liste des travaux conduits par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale en novembre 2021 :
3 novembre :
9 novembre :
10 novembre :
24 novembre :
Vous pouvez retrouver les comptes-rendus de toutes les auditions ouvertes à la presse sur le site de l’Assemblée nationale, sur la page dédiée à notre Commission. Vous y trouverez également l’agenda prévisionnel des réunions ainsi que toutes les actualités de la Commission.
Sécurité dans le 13ème arrondissement : retour sur la réunion publique du 24 novembre
/dans Dans la 13ème circonscription, Rencontre /par BuonJ’ai eu le plaisir d’organiser, ce mercredi 24 novembre, une réunion publique dédiée à la sécurité au sein du 13ème arrondissement durant laquelle nous avons échangé, pendant plus de deux heures, avec la vingtaine de participants présents ce soir-là.
J’étais pour l’occasion accompagné de Jean-Michel Fauvergue, Député de Seine-et-Marne et ancien chef du RAID, l’unité d’intervention d’élite de la Police nationale. Expert des questions de sécurité, Jean-Michel Fauvergue a été à l’origine de plusieurs initiatives sur le sujet à l’Assemblée nationale depuis 2017, dont la loi Pour une sécurité globale préservant les libertés.
Nous avons ainsi pu aborder dans le détail de nombreux sujets en lien avec le 13ème arrondissement (vente à la sauvette, petite délinquance, vente de stupéfiants, rodéos motorisés…) mais aussi les réformes menées depuis 4 ans et les enjeux de sécurité contemporains : renforcement des effectifs et de la présence des forces de l’ordre sur le terrain, protection des agents, nouvelles technologies ou encore cybersécurité.
Je tiens à remercier Jean-Michel Fauvergue pour sa présence à nos côtés mercredi soir, ainsi que l’ensemble des participants pour la qualité de nos échanges !
5 ans à l’Assemblée nationale – Mon compte-rendu de mandat
/dans A l'Assemblée, Dans la 13ème circonscription, Lettre d'information /par BuonBilan mandat - Buon Tan, Député de Paris
Enfant du 13ème, je suis comme vous ardemment attaché à cet arrondissement. J’y ai grandi et ai appris à le connaître en profondeur, puis à le défendre lorsque j’étais adjoint au Maire et conseiller de Paris.
Particulièrement dynamique et riche d’une exceptionnelle diversité, notre arrondissement est en perpétuelle évolution. En témoignent le quartier Paris Rive Gauche, devenu le nouveau quartier latin, les Olympiades, récemment immortalisées au cinéma par Jacques Audiard, Maison Blanche qui accueille une nouvelle station de métro, ou encore les quartiers sud qui s’ouvrent aux communes voisines d’Ivry et du Kremlin-Bicêtre.
C’est donc tout naturellement que je me préoccupe des problèmes quotidiens de nos quartiers et tâche d’y apporter des solutions concrètes, tout en portant les sujets de politique nationale dont un Député de la Nation a officiellement la charge. Secrétaire de la commission des Affaires étrangères, je suis aussi particulièrement investi sur les enjeux diplomatiques et les relations internationales.
La période que nous traversons est éprouvante pour l’ensemble de nos concitoyens. Je tiens à remercier chacune et chacun d’entre vous pour les efforts fournis depuis maintenant un an et demi. C’est grâce à cet engagement, individuel et collectif, que nous avons pu faire front ensemble et gérer au mieux cette crise. La bataille n’étant pas terminée, nous devons cependant rester vigilants et mobilisés face aux défis qui nous attendent encore.
J’ai souhaité partager avec vous un aperçu de mon travail au travers de ce livret qui, sans être exhaustif, vous donnera une idée de mon action depuis maintenant bientôt 5 ans. Je vous en souhaite une bonne lecture, et reste à votre entière disposition pour en discuter plus amplement.
Ce compte-rendu a également fait l’objet d’un envoi par courrier au sein de la 9ème circonscription de Paris.
Les informations utilisées pour réaliser cet envoi ont été obtenues à partir de la liste électorale de la 9ème circonscription de Paris. Elle ont été enregistrées dans un fichier informatisé par Buon TAN, à une fin d’information relative au mandat de député. La base légale du traitement est l’article L. 37 du Code électoral.
Les données utilisées ont été effacées suite à la réalisation de cette opération.
Pour toute question sur le traitement de vos données dans ce dispositif, vous pouvez nous contacter par mail à l’adresse buon.tan@assemblee-nationale.fr
Si vous estimez, après nous avoir contactés, que vos droits « Informatique et Libertés » ne sont pas respectés, vous pouvez adresser une réclamation à la CNIL.
SAVE THE DATE – RÉUNION PUBLIQUE SUR LA SÉCURITÉ AU SEIN DU 13ÈME ARRONDISSEMENT
/dans Dans la 13ème circonscription, Rencontre /par BuonSAVE THE DATE – RÉUNION PUBLIQUE SUR LA SÉCURITÉ AU SEIN DU 13ÈME ARRONDISSEMENT
En présence de Jean-Michel FAUVERGUE
J’ai le plaisir de vous inviter, le mercredi 24 novembre à partir de 19h30, à une réunion publique dédiée aux problématiques de sécurité que rencontrent le 13ème arrondissement de Paris et ses habitants.
Cette réunion, qui se tiendra à l’EP7, établissement situé 133 avenue de France, sera l’occasion d‘échanger librement et concrètement sur la sécurité au sein de notre arrondissement, de répondre à vos interrogations ainsi que d’envisager ensemble comment améliorer la situation actuelle et résoudre les problèmes qui se posent.
J’aurai pour cela l’honneur d’être accompagné de Jean-Michel Fauvergue, Député de Seine-et-Marne et ancien Chef du RAID, unité d’intervention d’élite de la Police nationale. Spécialiste des questions de sécurité, Jean-Michel Fauvergue a été à l’origine de plusieurs initiatives législatives depuis 2017 et suit activement ces thématiques.
Si vous souhaitez participer à cette réunion, je vous remercie de bien vouloir vous inscrire grâce au formulaire disponible sur cette page. Vous recevrez une confirmation d’inscription ainsi qu’un rappel des différentes informations importantes la semaine précédant la réunion.
J’espère vous y voir nombreuses et nombreux !
Buon TAN
Député de la 9ème circonscription de Paris
Commission des Affaires étrangères – Réunions du mois d’octobre
/dans A l'Assemblée, Commission des affaires étrangères /par BuonComme chaque mois, retrouvez ci-dessous la liste des travaux conduits par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale en octobre 2021 :
6 octobre :
12 octobre :
13 octobre :
20 octobre :
27 octobre :
Vous pouvez retrouver les comptes-rendus de toutes les auditions ouvertes à la presse sur le site de l’Assemblée nationale, sur la page dédiée à notre Commission. Vous y trouverez également l’agenda prévisionnel des réunions ainsi que toutes les actualités de la Commission.
À votre rencontre sur les marchés du 13ème arrondissement
/dans Dans la 13ème circonscription, Rencontre /par BuonEn cette fin de mois d’octobre, je vous donne rendez-vous les vendredi 22 et jeudi 28 sur les marchés du 13ème arrondissement !
L’occasion de me faire part de vos attentes, de vos préoccupations, et d’échanger autour des enjeux politiques du moment. J’espère vous y croiser !
Préparer la France aux défis de demain : lancement de la stratégie France 2030
/dans A l'Assemblée /par BuonLe Président de la République Emmanuel Macron a présenté, mardi 12 octobre 2021, le plan « France 2030 », plan d’investissement historique en faveur des grands défis environnementaux, technologiques et industriels de demain.
« France 2030 » répond en particulier au défi de la transition écologique, à travers un plan d’investissement massif pour faire émerger les champions technologiques de demain et accompagner les transitions de nos secteurs d’excellence.
La pandémie a en effet révélé un certain nombre les vulnérabilités de notre organisation économique et sociale, avec notamment une trop forte dépendance vis-à-vis de l’étranger dans certains secteurs stratégiques.
Face à la crise sanitaire, le plan France relance, doté de 100 milliards d’euros, a d’ores et déjà apporté une réponse aux enjeux de reprise économique, tout en posant des jalons essentiels pour relever les grands défis de notre temps, avec :
Si la France est indéniablement plus forte et mieux armée aujourd’hui qu’en 2017, il nous faut cependant aller encore plus loin. À l’heure où d’autres nations sont engagées dans une course technologique sans cesse plus rapide, il nous faut investir en faveur de l’innovation technologique et de l’industrialisation, et accélérer les investissements créateurs de croissance, d’emploi et d’indépendance industrielle.
Le plan « France 2030 », doté de 30 milliards d’euros déployés sur 5 ans, vise à développer la compétitivité industrielle et les technologies d’avenir. Il poursuit 10 objectifs pour mieux comprendre, mieux vivre et mieux produire, à l’horizon 2030.
8 milliards d’euros pour le secteur de l’énergie, afin de construire une France décarbonée et résiliente
Objectif 1 : faire émerger en France des réacteurs nucléaires de petite taille, innovants et avec une meilleure gestion des déchets, grâce à un investissement à hauteur de 1 milliard d’euros d’ici à 2030.
Objectif 2 : faire de la France le leader de l’hydrogène vert, grâce notamment à la construction de deux gigafactories d’électrolyseurs, afin de garantir une transition réussie.
Objectif 3 : décarboner notre économie, notamment grâce aux réacteurs nucléaires de petite taille et au développement de l’hydrogène vert. 500 millions d’euros seront en outre investis pour l’innovation dans les énergies renouvelables.
Grâce à ces trois piliers, l’objectif est de baisser de 35% les émissions de CO2 en 2030 par rapport à 2015.
4 milliards d’euros pour les « transports du futur »
Objectif 4 : à l’horizon 2030, nous souhaitons construire près de 2 millions de véhicules électriques et hybrides.
Objectif 5 : produire un premier avion bas-carbone, en France, avec la collaboration d’autres pays européens.
2 milliards d’euros pour une nouvelle révolution de l’alimentation saine, durable et traçable
Objectif 6 : la France doit accélérer la révolution agricole et agroalimentaire. Cette enveloppe vise à développer la numérisation, la robotisation du monde agricole, et les travaux sur la génétique.
3 milliards d’euros pour le secteur de la santé
Objectif 7 : produire 20 bio-médicaments contre les cancers, les maladies chroniques, dont celles liées à l’âge d’ici 2030, et créer les dispositifs médicaux de demain.
Dans le domaine culturel
Objectif 8 : placer à nouveau la France en tête de la production des contenus culturels et créatifs, afin que notre pays prenne toute sa part dans la formation d’un imaginaire collectif. France 2030 permettra notamment de construire trois grands studios qui révolutionneront le modèle de production des contenus culturels.
2 milliards d’euros pour l’espace et les fonds marins
Objectif 9 : le défi technologique passe par la nouvelle aventure spatiale, en investissant dans les nouveaux mini et micro satellites, et en développant notamment un mini lanceur pour 2026.
Objectif 10 : l’exploration des fonds marins, afin de développer notamment la recherche et l’extraction de métaux, est également au cœur de la stratégie France 2030.
La réussite de ces dix piliers répond à différents impératifs :
Le Président de la République a insisté sur la méthode pour déployer ces 10 objectifs : renforcer l’agilité de notre système, faire confiance à l’émergence de nouveaux acteurs (start-up, PME, ETI), accepter la prise de risque et renforcer notre capacité à nous relever vite et facilement des échecs.
Au-delà, France 2030 doit être un levier pour l’autonomie stratégique européenne. Nous souhaitons développer des projets industriels communs, notamment avec nos partenaires allemands, à l’image de ce que nous avons fait sur les batteries, de ce que nous faisons sur l’hydrogène et de ce que nous allons faire sur le cloud, la santé ou encore l’espace. France 2030 doit aider la France et l’Europe à se réarmer industriellement et à assumer leur volonté d’indépendance et d’autonomie stratégique.