Stèle en hommage aux victimes du génocide des Khmers rouges, Commémoration un an après son inauguration



Le 17 avril 2019 marquait deux anniversaires :
- Celui du 17 avril 1975, lorsque les Khmers rouges se sont emparés du pouvoir à Phnom Penh
- Celui du 17 avril 2018, 43 an après jour pour jour, lorsqu’une stèle en hommage aux victimes du régime a été inaugurée au sein du parc de Choisy, dans le 13e arrondissement de Paris
Le 17 avril 1975 marque le début des années noires du Cambodge. Des années sanglantes, des années d’exode, de travaux forcés. Pendant quatre ans, le régime en place procéda à l’extermination de près de deux millions de personnes. Un tiers du peuple cambodgien décimé. Un crime contre l’humanité reconnu comme génocide en novembre dernier.
Pendant longtemps, ce passé tragique a été tu. Les descendants des rescapés ont parfois découvert des années après ce qu’avaient subi leurs parents. Le silence régnait.
Parler, expliquer, faire vivre leur mémoire : voilà pourquoi nous avons entrepris il y a quelques années la démarche de créer, ensemble, un endroit de recueillement. Cette stèle est le premier mémorial de la sorte. Paris est ainsi devenu la première capitale étrangère à ériger une stèle en hommage aux victimes du génocide perpétré par Khmers rouges.
C’était il y a un an jour pour jour. Nous nous retrouvions ici, dans le 13e arrondissement, dans ce joli Parc de Choisy, à l’ombre de l’arbre de la Liberté, pour inaugurer ce mémorial. Nous érigions un lieu de recueillement attendu depuis des années par tous. Quelle émotion.
J’ai été si fier de voir ce projet se concrétiser. Nous avons surmonté chaque obstacle que nous avons rencontré.
Un immense merci aux membres du Haut Conseil des Asiatiques de France, à la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme, aux services de la Ville de Paris bien sûr et au Maire du 13e arrondissement. Et aussi à l’association VGKR. Sans vous tous, rien de cela n’aurait été possible.
Je vous le disais l’année dernière, l’inauguration de cette stèle n’était en rien un aboutissement, bien au contraire. Il s’agissait du début d’un long parcours de deuil et de recueillement.
Le devoir de mémoire a sans nul doute été largement honoré. Cette belle initiative en a appelé d’autres. Chaque initiative en l’honneur des victimes de Pol Pot aide de nombreuses familles à sortir du silence, à mettre des mots sur leur histoire et à transmettre aux nouvelles générations une belle leçon d’humanité.
J’ose donc espérer que ce rendez-vous du 17 avril devienne un rituel. Pour ne jamais les oublier.