J’étais présent ce samedi 17 avril dans le 13ème arrondissement, afin d’assister à une cérémonie d’hommage aux victimes du génocide cambodgien. Cette cérémonie avait lieu dans le Parc de Choisy, devant la stèle érigée en mémoire des victimes de ce génocide, qui reste une fierté pour notre arrondissement car elle est le premier lieu de recueillement européen dédié aux victimes cambodgiennes. Son inauguration il y a deux ans avait été un moment très fort pour les victimes du régime et leurs familles.
La ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, Elisabeth Moreno, était présente à mes côtés et je tiens encore une fois à la remercier d’avoir accepté sans hésiter mon invitation et de nous avoir fait l’amitié de sa présence.
Il y a 46 ans débutait la pire tragédie connue par le Cambodge, le régime des Khmers rouges. Famine, travail forcé, torture, familles décimées, ce sont au total plus de 2 millions de personnes qui ont été tuées entre 1975 et 1979.
Les rescapés n’ont eu d’autre choix que d’apprendre à vivre avec ce lourd fardeau, de reconstruire leur existence avec le poids du passé et la mémoire des proches disparus. Certains sont restés sur place, cherchant à faire renaître le Cambodge de ses cendres, malgré les difficultés que connaîtra encore le pays pour des décennies.
D’autres, dont je fais partie, n’ont eu d’autre choix que de tout abandonner et de fuir à l’étranger, dans certains pays voisins ou en Europe, en Australie, en Amérique. Nombre d’entre nous ont trouvé refuge en France, une terre d’asile où un nouveau départ a enfin été possible. Cet accueil, cette possibilité offerte aux réfugiés de se reconstruire sur le sol français, ne seront jamais oubliés.
Malgré le poids de cette tragédie, en parler est un devoir, notamment pour les nouvelles générations, pour qu’elles puissent construire leur propre vie en ayant la connaissance de leur passé.
Mais le devoir de mémoire ne se limite pas aux victimes du génocide et à leurs descendants. À l’heure où les tensions entre certains pays se ravivent, où la question du racisme, et notamment du racisme anti-asiatique, est particulièrement vive, cette mémoire doit participer à la compréhension mutuelle, à la pacification des relations humaines et au vivre-ensemble.
Connaître le passé de l’autre, c’est déjà faire un pas vers lui. C’est construire un pont entre des personnes aux différences surement nombreuses, mais que rassemble la volonté de bâtir quelque chose en commun, quelque chose de supérieur à ces différences.
46 ans après le début du génocide cambodgien, cette mémoire est toujours bien vivante et, comme nous l’avons prouvé samedi, elle nous rassemble. Un grand merci à toutes et tous pour votre présence.
Pour en apprendre plus sur les événements tragiques qui ont eu lieu au Cambodge, je vous invite à regarder ce documentaire, 17 avril 1975, les Khmers Rouges ont vidé Phnom-Penh.